L'AVARE
Chansons
Avare
[Avare], ta coutume est de tout déchirer,
Enflammer, débriser, ruiner, mettre en pièces,
[Nos] entreprises, desseins, espérances, finesses,
Changeant en désespoir ce qui fait espérer.
Tu vois fuir mon [bon]heur, mon ardeur empirer,
Tu m'as sevré du lait, du miel de [s]es caresses,
Tu [résonnes d]es coups dont le cœur tu me blesses,
Et n'as [d’] autre plaisir qu'à me faire endurer.
texte d’après
« Diane...» d’Agrippa d’Aubigné (1552 - 1630)
[entre crochets les modifications par rapport au texte original]
musique librement inspirée d’un extrait de :
« Les Barricades Mystérieuses » de François Couperin
Voici le Jour
Voici le jour fatal, où [enfin Chérubine]
S'offre à récompenser mes travaux glorieux.
C'est un arrêt signé de la terre et des cieux,
Qu'enfin je dois cueillir des roses sans épines.
Sus, sus, enfants !
Qu'on empoigne la coupe !
Je suis crevé de manger de la soupe.
Du vin ! du vin ! cependant qu'il est frais.
Verse, garçon, verse jusqu'aux bords,
Car je veux chiffler à longs traits
A la santé des vivants et des morts.
Beauté toute parfaite, âme toute divine,
Miraculeux objet de l'esprit et des yeux ;
Hymen tout dieu qu'il est, me met au rang des dieux,
Puisque j'ai tous les biens que ce dieu nous destine.
texte :
Couplets d’après « L’Heureux Jour » de Guillaume Colletet (1598 - 1659)
[entre crochets les modifications par rapport au texte original]
Refrain : extrait d’ « Orgye » de Girard de Saint-Amant (1594-1661)
musique des Couplets librement inspirée d’un extrait de :
« Le Moucheron » de François Couperin;
musique du Refrain : originale, à la manière d’une chanson à boire.
Au Voleur !
J'aime,
Mais mon amour n'est pas ce que l'on pense
La beauté que je sers est sans impureté,
L'objet de mes désirs est rempli d'innocence,
Et le but de mes feux [n’est pas menue monnaie].
[Au voleur ! Au voleur !]
C’est d’amour et de joie,
[qu’il] comble mon âme
Des plus riches [atours] de son sein [obligeant],
[Dix mille écus sont] gages de ma flamme,
Le prix de ma foi n'est rien moins que [mon bel argent!]
[Au voleur !]
texte :
d’après «Chanson Spirituelle» de Dassoucy (1605 - 1677)
[entre crochets les modifications par rapport au texte original]
musique librement inspirée d’un extrait de :
« L’Anguille » de François Couperin
Manger pour Vivre
Il faut parler de faire bonne chère avec peu d’argent.
Cela s’entend.
[Quand il y a à manger pour deux il y en a bien pour trois,
Quand il y a à manger pour quatre il y en a bien pour cinq,
S’il y en a pour six, il y en a bien pour sept,
Quand il y a à manger pour sept il y en a bien pour huit],
Quand il y a à manger pour huit il y en a bien pour dix.
Il faut parler de faire bonne chère avec peu d’argent.
Cela s’entend.
Et que suivant le dire d’un ancien,
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger.
[Et allons] vite boire dans la cuisine
Un grand verre d’eau claire.
d’après le texte de l’Avare
[entre crochets les modifications et rajouts par rapport au texte original]
1ère partie librement inspirée d’un extrait de :
« Air de Bacchantes » de François Couperin;
2è et 3è parties originales.